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“Le médecin a dit que je suis en burnout et voulait m’arrêter 3 semaines. Je lui ai dit que c’était trop long. J’arrive toujours à sortir du lit, hein, donc ça va.”

Mouais.

Cette phrase, je l’ai prononcée aussi. L’e-mail de trop, le mal de tête fulgurant, les larmes qui coulent, l’esprit qui ne comprend absolument pas ce que dit le corps.

Vous vous dites que ce n’est pas grave. Une semaine de repos, une barre énergétique et ça repart !

Vous négociez avec le médecin pour être arrêtés moins longtemps.

Erreur.

Le mot « Burnout » fait référence à une fusée spatiale qui explose par manque de carburant.

Tellement plus qu’un petit coup de fatigue, donc, c’est Armageddon à l’intérieur.

Il vous tombe dessus comme une ogive nucléaire ou vous envahit, petit à petit, jusqu’à la goutte qui fait déborder le vase qui se remplit depuis des mois ou des années.

A cet instant, plus de carburant, vous tournez à vide. C’est la panne technique ou l’explosion façon blockbuster.

Pour ne rien arranger, cette situation est difficile à assumer dans une société où une maladie de l’esprit est considérée comme moins grave ou moins vraie qu’une maladie physique.

Hélas, vous n’avez pas 40 de fièvre ou une toux de tracteur pour prouver que vous êtes réellement malade.

« Tu te sens fatigué ? Bouge-toi, fais du sport et tu verras, ça ira mieux ! »

Vous ne diriez jamais ça à quelqu’un qui a la grippe. N’est-ce pas ?

Si les symptômes sont spectaculaires chez certains (épuisement, pleurs, douleurs) et intériorisés chez d’autres (déprime, lassitude, fatigue…), tous se résument en une perte d’énergie, d’envie et de sens.

Pas besoin d’être cloué au lit pour que ce soit vrai.

Imaginez le burnout comme une grippe mentale qui nécessite du soin et du repos, même si cela prend du temps.

Quoi faire pour aller mieux ?

  1. Écoutez vos ressentis sur ce qui est en train de vous arriver.
  2. Consultez un médecin, même si vous n’êtes pas sûrs de ce qui vous arrive.
  3. Coupez du travail à 100% pendant votre arrêt maladie.
  4. Explorez ce qui s’est passé grâce à un accompagnement professionnel extérieur spécialisé. Mieux comprendre pour mieux digérer.
  5. Acceptez que les points 1 à 4 prennent du temps, qu’ils sont cruciaux, et qu’ils vont vous servir à :
  6. Ré-aligner vos activités avec vos valeurs pour retrouver du sens et de la joie dans ce que vous faites.
  7. Tirer un apprentissage de cette expérience, comme un vaccin qui vous protégera pour la suite.

Quoi qu’il arrive, ne restez pas isolé dans une situation de doute.

Parlez-en autour de vous (amis, famille), racontez ce qui vous arrive à des personnes de confiance, demandez conseil à des professionnels formés sur le sujet.

N’attendez pas que la fusée explose.

Partie bonus :

En annexe de cet article, voici une liste des facteurs les plus courants à l’origine du syndrome d’épuisement professionnel.

Leur nombre, leur interaction et leur intensité favorise le déclenchement d’un burnout.

Leur impact dépend aussi de votre milieu professionnel, de votre cadre de travail, de votre personnalité et de votre situation (personnelle, familiale).

  • Votre charge de travail est élevée et vos horaires sont excessifs
  • Vous êtes soumis à une forte exigence de résultats, dans des délais serrés
  • Vous manquez d’autonomie dans votre rôle
  • Vous manquez de moyens pour mener à bien vos projets
  • Vous manquez de soutien de la part de vos collègues et de la hiérarchie
  • Vous manquez de clarté dans votre rôle ou recevez des directives contradictoires
  • Vous ressentez une incohérence entre votre travail et vos valeurs
  • Vous ressentez un déséquilibre entre votre vie professionnelle et personnelle
  • Votre environnement de travail est toxique (conflits, harcèlement, injustice salariale)

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