(Temps de lecture : 2 minutes)

Certains matins, la journée de travail commence à peine et on sent qu’on en a déjà marre. Marre de ce boulot, des collègues, des problèmes qui se répètent alors que tout le monde s’en fiche, des réunions à n’en plus finir, l’impression de participer à quelque chose qui n’a plus de sens.

C’est généralement là qu’arrive la pensée “et si je plaquais tout ?”, “et si je trouvais un boulot sans boss, sans deadlines, sans compte rendus ???”.

Pendant que Jean-Claude et Nathalie s’écharpent sur la police du keynote de la prez de com du mois prochain, vous rêvez d’un atelier de poterie en Dordogne, de vous lancer dans le standup, de ce gîte tout au bout de la Bretagne où vous pourriez ouvrir un coworking.

Rien qu’à l’idée de devenir “indépendant”, l’excitation monte. Ça fait rêver, c’est nouveau, ça brille… mais sur un coup de tête ce changement de vie peut rapidement virer au cauchemar, par exemple en réalisant que :

  • on perd du jour au lendemain la sécurité d’un salaire fixe
  • on doit payer nos formations (souvent onéreuses)
  • on se retrouve seul sur notre projet
  • on doit devenir un couteau-suisse en marketing / web / relation client / compta
  • il faut s’adapter à la saisonnalité ET travailler 7j/7 pour compenser les mois creux
  • on a dit adieu aux congés payés
  • on va se voir refuser des emprunts pendant au moins 3 ans
  • …parfois, c’est l’activité même qui ne nous plaît pas du tout, au final…

Loin du rêve imaginé.

Attention, je ne dis pas que la reconversion est forcément un mauvais choix, mais que pour éviter la catastrophe il y a plusieurs questions à se poser avant.

En voici 5 pour s’échauffer :
  1. Pourquoi est-ce que je veux quitter mon job ?
    Pourquoi est-ce que je veux vraiment quitter mon job ?
    Pourquoi est-ce que je veux vraiment, VRAIMENT quitter mon job ?

    Répondre à ces 3 questions l’une après l’autre fait généralement ressortir des réponses bien différentes…
  2. Est-ce que je prends cette décision sous le coup d’une émotion ?
    Comme disent les bouddhistes, “ne promets pas lorsque tu es heureux, ne réponds pas lorsque tu es en colère, ne décide pas lorsque tu es triste.” Si les émotions sont d’excellents baromètres intérieurs, les émotions fortes biaisent nos décisions. Décider d’un grand changement de vie quand on se sent très énervé risque de nous faire foncer dans le mur.
  3. Est-ce que j’ai bien pesé les pour et les contre ?
    On n’y pense pas toujours, mais rédiger un tableau de + et de – tout simple est diaboliquement efficace pour prendre conscience des inconvénients qu’on essaye de mettre sous le tapis mentalement.
  4. Est-ce que mon business plan est réaliste, viable et pérenne ?
    Si vous répondez “mon quoi ?” à cette question, alors au boulot 🙂
    Si vous savez ce que c’est, mais que vous avez juste la flemme de le rédiger, attention c’est un piège de votre cerveau pour éviter la souffrance de découvrir que ce projet n’est peut-être pas si parfait, voire irréaliste.
    Véritable feuille de route que vous allez adapter au fil de votre aventure, le BP vous permettra d’avancer mieux préparé aux challenges qui vous attendent.
  5. Est-ce que le projet est vraiment bon pour moi et mes proches, là, maintenant ?
    Si d’autres personnes dépendent de vous à la maison (et je ne parle pas de vos collocs hein… quoique), un tel changement a forcément un impact majeur sur leur vie aussi. Ajoutez-ce paramètre à la balance et parlez-en avec eux !

Idéalement, répondez à ces questions par écrit pour empêcher votre cerveau d’éviter l’exercice.

Dans mon quotidien, je rencontre beaucoup de personnes qui se plaignent de leur situation professionnelle, qui disent ne pas se sentir épanouis au travail, et qui se lancent rapidement dans un projet en indépendant. Ils découvrent alors trop tard de nouvelles contraintes qui ne leur permettent pas d’accéder à cette liberté rêvée.

En amont, il est très difficile de se poser seul les bonnes questions. N’hésitez donc pas à en parler autour de vous, voire même envisagez de vous faire accompagner par un professionnel qui saura vous dire les choses que vous avez besoin d’entendre avant de faire le grand saut (coach professionnel, bilan de compétence…).

Parfois aussi, il arrive que ce qui ne va pas dans notre situation professionnelle se joue à 2 ou 3 détails auxquels on n’avait pas pensé… et une fois réglés, plus la peine de partir élever des chèvres dans le Larzac. On se dit qu’on est finalement pas si mal avec notre paye régulière, nos congés payés, et que notre quotidien nous plaît bien, au fond.

Dans tous les cas, et quoi que vous décidiez de faire, rappelez-vous que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, elle est surtout plus verte là où on l’arrose.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *