Temps de lecture : 2 minutes

Cette fois, elle arrive en pleine nuit.

J’ai trop chaud, la tête qui tourne (ou est-que c’est la pièce ?).
Je sors de mon corps, je me vois depuis le plafond, j’ai le vertige. 
Le cœur qui bat à fond… ou plus du tout ? Je sais plus, je l’entends plus.
Il me faut de l’aide, vite. Cette fois, c’est grave. Je le sais.
Mon sang bout dans mes veines, je ne peux plus respirer, ma gorge s’est bloquée. 

C’est sûr, je vais mourir.

Finalement, elle repart comme elle est venue, d’un coup. Elle me laisse là, tremblante, épuisée, déboussolée.

Cette envahisseuse barbare a déjà déboulé chez vous à l’improviste ? Des visites terrifiantes, ultra-puissantes, inexpliquées. 

Elle débarque sans crier gare, le jour ou la nuit, avec une préférence pour les lieux clos ou bondés, et le stress aide beaucoup à la faire venir. 

En quelques secondes, comme un éclair, elle chamboule le corps et la tête, elle donne l’impression de ne plus contrôler, de “partir en vrille”, de devenir fou, de mourir. 

Quand elle repart, elle laisse derrière elle la peur de la prochaine. 

Ça vous mettrait dans quel état d’esprit, vous ? 

Hyper-vigilance, guetter les signes, finir par en trouver un, espérer que ce soit pas ça, essayer de penser à autre chose (ne pas penser à l’éléphant rose !!!), sentir que ça monte quand même, perdre le contrôle, penser que cette fois c’est l’AVC… puis être surpris quand ça va mieux, mais craindre la prochaine, encore plus.

Pour s’en sortir, instinctivement on stratégise. 

1. Éviter les situations déclenchantes : les lieux fermés, les foules, parler en public… 
2. Toujours vérifier où sont les issues et s’assurer qu’elles sont accessibles. 

Sauf que cette stratégie tourne rapidement à l’enfer…
De plus en plus de contextes à éviter : d’abord les salles de concert et les hypermarchés, ensuite les salles de réunion, les transports en commun, et petit à petit les places les jours de marché, les parcs, les soirées… 

La liste n’en finit plus. On peut maintenant ajouter la mention “agoraphobie” aux crises de panique. 

Éviter n’est pas la solution.
Au contraire, comme le dit le psychiatre Christophe André, il faut réussir à “éviter d’éviter” pour enrayer la spirale. Plus facile à dire qu’à faire, hein ? Oui, car il y a quelques étapes cruciales à passer avant. 

Surmonter les crises de panique en 3 étapes : comprendre – respirer – se confronter

    1. Comprendre le mécanisme :
      Les crises de panique ont été longuement étudiées en psychologie, et leur fonctionnement est bien connu. Renseignez-vous, il existe une tonne de documentation. Christophe André en parle très bien dans ses livres sur la peur, par exemple.
      À noter : On ne meurt pas d’une crise de panique, le temps la fait toujours partir (même s’il paraît trèèèèès long). Respirez, patientez, et rappelez-vous que vous savez ce qu’il vous arrive, donc vous allez vous en sortir.

    2. Réapprivoiser le souffle :
      La crise augmente en grande partie parce qu’on respire mal pendant la crise, et on hyperventile (regardez Sheldon Cooper qui respire dans un sac pour se calmer dans Big Bang Theory).
      Pour contrer ça, les exercices respiratoires se révèlent très efficaces.
      Pour commencer, tapez “cohérence cardiaque” sur YouTube et entraînez-vous, ça aidera à vous calmer en cas de crise. Ensuite, les psys en TCC / hypnothérapeutes / profs de yoga / sophrologues etc. pourront vous apprendre d’autres techniques pour aller encore plus loin dans la gestion des crises et abaisser l’anxiété en général.

    3. Se confronter à la peur :
      Cette étape ne doit être abordée qu’une fois que 1 et 2 sont bien intégrés, très progressivement, et accompagné d’un thérapeute qualifié.
      Vous allez simuler des crises par des exercices d’hyperventilation (si, si, ça va aller, promis), et aller dans des lieux confinés, puis bondés, pour constater que… tout se passe bien ! Il est possible que le thérapeute vous accompagne les premières fois.
      Plus vous vous entraînerez à vous exposer au déclencheurs, plus votre inconscient sera lui aussi convaincu qu’il n’y a finalement pas de danger mortel. La répétition des exercices est donc essentielle.

Le mot d’ordre pour ce travail en 3 étapes est donc : patience, répétition, et progressivité !

nb : Si vous sentez que vous êtes pris dans une spirale d’évitement et de crises qui s’intensifient, et que vous n’arrivez pas à vous en sortir seuls, consultez !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *